Extrait d'un article de Martine Silber publié dans le Monde lors de la sortie de mon premier Roman
Martine Silber - Le Monde du 7 mars 2008
L'amapola, c'est un coquelicot en espagnol, c'est aussi une chanson
cubaine interprétée par Tino Rossi ou Luis Mariano, et c'est encore le
titre du premier roman d'Oliver Sebban, qui a pour théâtre la guerre
civile espagnole...
La simplicité du texte est constamment démentie par la coexistence de
différents niveaux d'écriture, d'histoires entremêlées et l'extrême
densité du style. Le narrateur, Miguel de Félisantes Aroa Cabrera, dit
plus simplement "Féli", est tellement pénétré de son sujet qu'on a
l'impression parfois de lire des mémoires d'ancien combattant. D'autant
que sa description de la guerre, de la violence, du désoeuvrement et de
l'ennui, du désastre annoncé, de la destruction des espoirs et des âmes
et surtout de l'engagement des uns ou des autres dans un camp ou dans
l'autre sans véritable raison, sonne juste, sans fioritures, loin du
romantisme ou d'une vision manichéenne de la guerre civile, dont les
fantômes planent encore sur la société espagnole aujourd'hui.